Variétés.

Le général Marceau.

La Gazette de Cologne publie l'histoire suivante, qui lui est communiquée par son correspondant de Coblentz, et qui forme actuellement le sujet de toutes les conversations. Le fait est rapporté par la Patrie du 10 octobre 1858.

« On sait qu'au-dessous du fort de l'Empereur François, auprès de la route de Cologne, se trouve le monument du général français Marceau, qui tomba à Altenkirchen et fut enseveli à Coblentz, sur le mont Saint-Pierre, où se trouve maintenant la partie principale du fort. Le monument du général, qui est une pyramide tronquée, fut plus tard enlevé lorsqu'on commença les fortifications de Coblentz. Toutefois, sur l'ordre exprès du feu roi Frédéric III, il fut reconstruit à la place où il se trouve actuellement.

« M. de Stramberg, qui dans son Reinischen antiquarius donne une biographie très détaillée de Marceau, raconte que des personnes prétendent avoir vu le général, de nuit, à différentes reprises, monté sur un cheval et portant le manteau blanc des chasseurs français. Depuis quelque temps on se disait dans Coblentz que Marceau quittait son tombeau, et que nombre de gens assuraient l'avoir vu. Il y a quelques jours, un soldat, en faction sur le Pétersberg (le mont Saint-Pierre), voit venir à lui un cavalier blanc, monté sur un cheval blanc. Il crie : Qui vive ? N'ayant pas reçu de réponse à trois interpellations, il tire, et tombe évanoui. Une patrouille accourt au coup de feu et trouve la sentinelle sans connaissance. Portée à l'hôpital où elle tomba dangereusement malade, elle put cependant faire le récit de ce qu'elle avait vu. Une autre version dit qu'elle mourut des suites de l'aventure. Voilà l'anecdote telle qu'elle peut être certifiée par toute la ville de Coblentz. »

ALLAN KARDEC.

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PARIS. - TYPOGRAPHIE DE COSSON ET COMP., RUE DU FOUR-SAINT-GERMAIN, 43.