DEUXIEME PARTIE
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LES MISSIONS DE JEANNE D'ARC.

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XIII. - JEANNE D'ARC ET L'IDEE DE PATRIE.

Gloire à notre France immortelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle,
Aux vaillants, aux martyrs, aux forts !

VICTOR HUGO.

Dans la première partie de cet ouvrage, nous avons rappelé les principaux faits de la vie de Jeanne d'Arc, et nous avons cherché à les expliquer à l'aide des données fournies par les sciences psychiques. Nous avons dit les triomphes, les souffrances de l'héroïne ; nous avons rappelé son martyre, qui est comme le couronnement de cette carrière sublime.

Il nous reste à rechercher et à mettre en lumière les conséquences de la mission de Jeanne d'Arc au quinzième siècle. A ce point de vue, nous poserons d'abord la question suivante : Qu'est-ce que la France doit à Jeanne ?

Avant tout, nous le savons, elle lui doit l'existence ; elle lui doit d'être une nation, une patrie. Jusque-là l'idée de patrie est une chose vague, confuse, presque inconnue. On se jalouse de ville à ville ; on se bat de province à province. Aucune union, aucun sentiment de solidarité ne relie les différentes parties du pays. Les grands fiefs se partagent la France, et chaque haut seigneur cherche à s'affranchir de toute autorité. Quand Jeanne paraît, les Etats de Bourgogne, la Picardie, la Flandre sont alliés aux Anglais ; la Bretagne, la Savoie restent neutres ; la Guyenne est aux mains de l'ennemi. C'est Jeanne, la première, qui évoque dans les âmes la sainte image de la patrie commune, de la patrie déchirée, mutilée, mourante.

On nous objectera que le mot de patrie était peu usité alors. Mais, à défaut du mot, Jeanne nous a donné la chose1. Et c'est là ce qu'il faut retenir. La notion de patrie est née du coeur d'une femme, de son amour, de son sacrifice.

Au milieu de la tempête qui fondait sur elle, à travers le sombre nuage de deuil et de misère qui l'enveloppait, la France a vu passer cette figure radieuse, et elle en est restée comme éblouie. Elle n'a même pas compris, pas senti toute l'étendue du secours que le Ciel lui envoyait. Et cependant, malgré tout, le sacrifice de Jeanne a communiqué à la France des puissances jusque-là inconnues. La première, dans le monde, la France est devenue une nation. Et depuis lors, son unité nationale, scellée par le sang de l'héroïne, ni les vicissitudes, ni les orages sociaux, ni des désastres sans exemple, rien n'a pu la détruire !

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Nous n'ignorons pas qu'à notre époque, l'idée de patrie subit une sorte d'éclipse ou de décadence. Depuis quelques années, elle est violemment critiquée et même combattue dans notre pays. Toute une catégorie d'écrivains, de penseurs s'est appliquée à en faire ressortir les abus, les excès, à en ruiner le principe et le culte dans les âmes.

Avant tout, dans le débat engagé, il conviendrait de bien définir et de préciser l'idée de patrie. Elle se présente à la pensée sous deux aspects. Tantôt abstraite chez certains esprits, elle constitue alors une personne morale et représente l'acquisition des siècles, le génie d'un peuple sous toutes ses faces et dans toutes ses manifestations : littérature, art, traditions, la somme de ses efforts dans le temps et dans l'espace, ses gloires, ses revers, ses grands souvenirs. En un mot, ce sera toute l'oeuvre de patience, de souffrance et de beauté dont nous héritons en naissant, oeuvre en laquelle vibre et palpite encore l'âme des générations disparues.

Pour d'autres, la patrie sera une chose concrète. Ce sera l'expression géographique, le territoire, avec ses frontières déterminées.

Pour être vraiment belle et complète, l'idée de patrie devra embrasser ces deux formes et les unir dans une synthèse supérieure. Considérée sous un seul de ces aspects, elle ne serait qu'un geste de parade ou bien une abstraction idéale, vague, imprécise.

Ici encore, l'idée apparaît sous ses deux formes : l'esprit et la lettre. Suivant le point de vue adopté, les uns rechercheront la grandeur morale et intellectuelle de leur patrie ; les autres viseront surtout sa puissance matérielle, et le drapeau sera pour eux le symbole de cette puissance. Dans tous les cas, il faut bien le reconnaître, pour se survivre et faire rayonner à travers le monde l'éclat grandissant de son génie, une patrie doit sauvegarder son indépendance, sa liberté.

Dans l'oeuvre immense de développement et d'évolution des races humaines, chaque nation fournit sa note au concert général ; chaque peuple représente une des faces du génie universel. Ce génie, il est destiné à le manifester, à l'embellir par son labeur à travers les âges. Toutes les formes de l'oeuvre humaine, tous les éléments d'action sont nécessaires à l'évolution de la planète. L'idée de patrie, en les incarnant, en les concrétant, éveille entre ces éléments un principe d'émulation et de concurrence, qui les stimule, les féconde, les élève à leur suprême puissance. Le groupement de tous ces modes d'activité créera, dans l'avenir, la synthèse idéale qui constituera le génie planétaire, l'apogée des grandes races de la terre.

Mais, à l'heure actuelle, dans la phase d'évolution humaine que nous parcourons, les compétitions, les luttes que l'idée de patrie provoque entre les hommes ont encore leur raison d'être. Sans elles, le génie propre à chaque race tendrait à s'affadir, à s'amoindrir dans la libre possession et le bien-être d'une vie exempte de heurts et de dangers. A l'époque de Jeanne d'Arc, cette nécessité était plus impérieuse encore. Aujourd'hui, l'esprit humain, plus évolué, doit s'attacher à revêtir ces luttes, ces compétitions, de formes toujours plus belles et plus pures, à leur enlever tout caractère de sauvagerie, à en retirer tous les avantages qui contribueront à accroître l'héritage commun de l'humanité. Elles prendront l'aspect de tâches de plus en plus nobles et fécondes, par lesquelles s'édifiera l'avenir ; la pensée et la forme y trouveront leur expression toujours plus magnifique et plus sublime.

Ainsi se dégagera un jour, après une lente, confuse et douloureuse incubation, l'âme des grandes patries. De leur réunion naîtra une civilisation, dont celle des temps présents n'est que l'ébauche grossière.

Aux luttes sanglantes du passé, auront succédé alors les luttes plus hautes de l'intelligence, dans son application à la conquête des forces et à la réalisation du Beau dans l'art et la pensée, à la production d'oeuvres où la splendeur de l'expression s'alliera à la profondeur de l'idée. Et cela rendra plus intenses la culture des âmes, l'éveil du sentiment, plus rapide l'acheminement de tous vers les sommets où règne la Beauté éternelle et parfaite.

Alors la terre vibrera d'une même pensée et vivra d'une même vie. Déjà l'humanité se cherche elle-même, confusément. La pensée cherche la pensée dans la nuit, et par-dessus les voies de fer et les grandes nappes liquides, les peuples s'appellent et se tendent les bras. L'étreinte est proche : par les efforts réunis, commencera l'oeuvre géante qui aménagera la demeure humaine pour une vie plus ample, plus belle, plus heureuse !

Le nouveau spiritualisme contribuera efficacement au rapprochement des esprits, en mettant fin à l'antagonisme des religions, et en donnant pour base à la croyance, non plus l'enseignement et la révélation dogmatiques, mais bien la science expérimentale et la communion avec les disparus. Dès à présent, ses foyers s'allument sur tous les points du globe ; leur rayonnement s'étendra de proche en proche, jusqu'à ce que les hommes de toutes les races soient unis dans une même conception de leur destinée sur la terre et dans l'Au-delà.

Les délégués de vingt-quatre nations réunis en un Congrès en septembre 1925 à Paris ont fondé la fédération spirite internationale qui, dès maintenant, s'étend jusqu'aux confins du globe et constitue une force régénératrice dont l'influence se fait déjà sentir dans le monde de la pensée et de la science.

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Revenons à Jeanne d'Arc. Certains écrivains estiment que son intervention dans l'histoire a été plutôt fâcheuse pour la France2, et que la réunion des deux pays sous la couronne d'Angleterre eût constitué une nation puissante, prépondérante en Europe, appelée aux plus grandes destinées3.

Parler ainsi, c'est méconnaître le caractère et les aptitudes des deux peuples, absolument dissemblables et qu'aucun événement, aucune conquête n'aurait réussi à fusionner entièrement à cette époque. Le caractère anglais présente des qualités éminentes que nous nous sommes plu à reconnaître4, mais il est empreint d'un égoïsme qui est allé parfois jusqu'à la férocité. L'Angleterre n'a reculé devant aucun moyen dans la réalisation de ses vues. Le Français, au contraire, à ses nombreux défauts, mêle un sentiment de générosité presque chevaleresque. Les aptitudes n'offrent pas moins de diversité. Le génie de l'Angleterre est essentiellement maritime, commercial, colonisateur. Celui de la France est plutôt orienté vers les vastes domaines de la pensée. Les destinées des deux nations sont différentes, et leur rôle, distinct dans l'harmonie de l'ensemble. Pour parcourir ses voies naturelles et garder la plénitude de son génie propre, chacune d'elles devait, avant tout, conserver sa liberté d'action, sauvegarder son indépendance. Réunis sous une domination commune, ces deux aspects du génie humain se seraient contrariés, entravés dans leur essor respectif. C'est pour cela, qu'au quinzième siècle, le génie de la France étant menacé, Jeanne d'Arc est devenue, sur l'échiquier de l'histoire, le champion de Dieu contre l'Angleterre.

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Jeanne d'Arc a joué un grand rôle militaire ; or, de nos jours, le militarisme tombe en discrédit. Sous le nom de pacifisme, des penseurs, animés pour la plupart des intentions les plus louables, mènent, dans notre pays, une vigoureuse campagne contre tout ce qui rappelle l'esprit belliqueux du passé et les luttes entre nations.

Certes, l'idée de patrie a produit d'incontestables abus. C'est la condition de toutes les choses humaines. Ce n'est pas moins un droit et un devoir pour tous les peuples, de se rappeler leurs gloires et de s'enorgueillir de leurs héros.

Le militarisme est un mal, dit-on, mais n'est-il pas un mal nécessaire ? La paix universelle est un beau rêve, et la solution par l'arbitrage de tous les différends internationaux, une chose éminemment désirable. Reste à savoir si la paix assurée, prolongée, n'amène pas des maux d'un autre ordre.

Pour voir clair en cette question, il faudrait s'élever un peu au-dessus des horizons de la vie présente, et embrasser la vaste perspective des temps assignés à l'évolution des âmes humaines. La vie actuelle, on le sait, n'est qu'un point dans l'immensité de nos destinées ; tout ce qui s'y rapporte ne saurait donc être compris ni jugé, si on fait abstraction de ce qui la précède et de ce qui la suit.

Quelles fins réelles poursuivons-nous dans nos vies multiples, à travers la succession de nos existences sur la terre et les autres mondes ? Le but de l'âme dans sa course, nous l'avons démontré5, c'est la conquête de l'avenir, l'édification de sa destinée par l'effort persistant. Or, la paix indéfinie, sur des mondes inférieurs et au sein des sociétés encore peu évoluées comme les nôtres, favorise le développement de la mollesse et de la sensualité, qui sont les poisons de l'âme. La recherche exclusive du bien-être, la soif de richesse, de confort, qui caractérisent notre époque, sont des causes d'affaiblissement de la volonté et de la conscience. Elles détruisent en nous toute virilité et nous font perdre tout ressort, toute force de résistance aux heures adverses.

Au contraire, la lutte fait naître en nous des trésors d'énergie, qui s'accumulent dans les profondeurs de l'âme et finissent par faire corps avec la conscience. Après avoir été longtemps orientées vers le mal, dans nos stades évolutifs inférieurs, par suite de l'ascension et du progrès de l'être, ces forces se transforment peu à peu en énergies pour le bien. Car c'est le propre de l'évolution de transmuter les puissances mauvaises de l'âme en forces bienfaisantes. C'est là la divine et suprême alchimie.

Les menaces de l'étranger peuvent être aussi salutaires pour les peuples en voie d'évolution, que pour les individus. Elles font l'union au-dedans. Dans les luttes engagées, les revers eux-mêmes sont plus utiles que les triomphes ; le malheur rapproche les âmes et prépare leur fusionnement. Les revers sont des coups frappés sur une nation ; mais, comme le marteau du sculpteur, ces coups la rendent plus belle, car chacun d'eux a une répercussion au fond des coeurs, y éveille des émotions et en fait surgir des vertus cachées. C'est aussi dans la résistance à la fortune adverse que se trempent et grandissent les caractères.

Dans l'évolution grandiose de l'être, la qualité la plus essentielle, c'est le courage. Sans elle, comment pourrait-il surmonter les obstacles innombrables qui s'accumulent sur sa route ? C'est pourquoi, dans les mondes inférieurs, demeures et écoles des âmes nouvelles, la lutte est la loi générale de la nature et des sociétés ; car, dans la lutte, l'être acquiert les énergies premières, indispensables pour décrire plus tard son immense trajectoire à travers le temps et l'espace.

Ne le voyons-nous pas dès cette vie ? Celui qui, dans l'enfance, a reçu une éducation forte, qui a été trempé par de grands exemples ou par les épreuves, qui, jeune encore, a appris l'austérité et le sacrifice, n'est-il pas mieux préparé à un rôle important, à une action profonde ? Tandis que chez l'enfant trop choyé, habitué à l'abondance, à la satisfaction de ses fantaisies et de ses caprices, les qualités viriles s'éteignent et les ressorts de l'âme se détendent. Trop de bien-être amollit. Pour ne pas s'attarder dans la voie, il faut les nécessités qui aiguillonnent, les dangers qui suscitent l'effort.

Aussi, quoi qu'on fasse, on ne parviendra à assurer complètement la paix et l'harmonie parmi les hommes, que par un relèvement des caractères et des consciences. Notre bonheur, notre sécurité parfaite, ne l'oublions pas, sont en rapport direct avec notre capacité pour le bien. Nous ne pouvons être heureux que dans la mesure de nos mérites. La guerre, comme tous les fléaux qui frappent l'humanité, ne disparaîtra qu'avec la cause de nos erreurs et de nos vices.

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Depuis que j'ai écrit ces lignes dans ma première édition, le rouleau de la grande guerre est passé sur nous et a failli nous écraser. Quand on songe aux ravages que cette guerre a causés, aux millions de vies humaines sacrifiées, aux souffrances sans nombre qu'elle a entraînées et qu'elle causera longtemps encore, l'idéalisme des luttes armées, le prestige des vertus héroïques s'estompe et s'affaiblit. Un voile de tristesse et de deuil s'est étendu sur la France et Jeanne elle-même déplore les maux qu'il nous a fallu subir. Voici ce qu'elle nous dictait récemment à ce sujet :

" Il faut atténuer tout ce qui provoque le choc brutal entre les peuples. Que l'amour de Dieu, de la patrie et du prochain réunisse les êtres et que la spiritualité facilite leur union. La guerre est née des passions. Que les passions du mal disparaissent et que le culte de l'amour rapproche les coeurs. Je veux ma France bien aimée, ma douce France, respectée et honorée. La guerre brutale doit être remplacée par une oeuvre fraternelle de conciliation entre les différentes croyances humaines. Le rapprochement des peuples ne se fera pas sans heurts certes, car il faut briser les passions ; mais, en établissant la justice on préparera l'éclosion de l'amour supérieur. "

Par la formation, après la guerre, de la Société des Nations, les peuples ont affirmé leur volonté de s'entendre, de s'unir pour mettre fin aux conflits sanglants, aux luttes homicides, qui, de temps à autre, déchirent l'humanité. Déjà, cette institution a résolu bien des problèmes, réglé des différends graves et compliqués. Son autorité grandit peu à peu. Parviendra-t-elle à réaliser les vues de Jeanne en devenant l'arbitre de la pacification universelle ? L'avenir seul nous le dira. Quoi qu'il advienne, si la guerre offensive peut, désormais, être considérée comme un crime, la défense de la patrie, aux heures d'invasion, reste un devoir sacré !


1 Il résulte de récentes recherches que Jean Chartier, le premier, s'est servi du mot patrie, dans le passage suivant de son Histoire de Charles VII, p. 147 : " suivant le proverbe qui porte qu'il est licite à un chacun et louable de combattre pour sa patrie. "

Maître Jean Chartier, - qui n'était pas, comme on l'a cru, le frère du poète Alain Chartier qu'a rendu célèbre un prétendu baiser de la dauphine Marguerite d'Ecosse, et qu'immortalise une admirable page en l'honneur de Jeanne d'Arc, - maître Jean Chartier occupait, en 1449, l'emploi de " chroniqueur de France ". Autrement dit, c'était l'historiographe officiel de la cour. Il écrivait sous l'inspiration directe du souverain, et s'acquitta de ses fonctions littéraires d'une manière si agréable au roi, que celui-ci lui ordonna de le suivre dans la guerre contre les Anglais. M. Michaud, de l'Académie française, et MM. Poujoulat, Bazin, Champollion-Figeac, etc., ont donné, dans leur Nouvelle Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, quelques extraits de Jean Chartier, notamment ceci, qui est très significatif :

" Audit an mil quatre cent vingt-neuf, au commencement du mois de juin, le roi dressa une grande armée par la persuasion de la Pucelle, laquelle disait que c'était volonté de Dieu que le roi allât à Reims pour là être sacré et couronné ; et quelques difficultés et doutes qu'en fît le roi et son conseil, il fût conclu, par l'induction d'icelle Jeanne que le roi manderait ce qu'il pourrait ramasser de gens pour entreprendre le voyage de son couronnement à Reims. "

La Chronique de Charles VII, roi de France, rédigée d'abord en latin et traduite en français par Jean Chartier, a été publiée en trois volumes, dans la " Bibliothèque elzévirienne " de MM. Plon, Nourrit et Cie, par M. Vallet de Viriville, le savant professeur de l'Ecole des Chartes, à qui l'on doit, en outre, une édition du Procès de condamnation de Jeanne d'Arc traduit du latin et publié intégralement pour la première fois en français, chez Firmin-Didot et Cie.


2 Voir le Mercure de France. " La malencontreuse Jeanne d'Arc ", 1907.


3 La terrible guerre civile des Deux-Roses, York et Lancastre, qui éclata peu après la guerre de Cent ans, et faillit conduire l'Angleterre à sa perte, montre qu'en ce pays même l'unité n'était pas faite. Comment aurait-elle pu s'établir avec des éléments aussi disparates que ceux ajoutés par la conquête de la France ?


4 Voir le Problème de l'Etre, chap. sur la Volonté.


5 Voir notre livre, le Problème de la Destinée, passim.